نشریه قلم
پیاپی 23 (بهار و تابستان 1395)

Exil politique, contraintes économiques, pressions sociales ou encore motivations personnelles, sont autant de raisons qui peuvent pousser à quitter le pays où l’on est né pour aller s’installer et vivre ailleurs. C’est la raison pour laquelle l’immigration est l’une des questions qui occupent une grande place dans la littérature contemporaine et un grand nombre de romans ont pour thème le drame de l’immigration et ses désillusions. Dans le présent article, il sera question d’analyser le phénomène de l’immigration, plus précisément ses raisons, ses attentes et ses conséquences. Inspirées par les approches théoriques d’Abdelmalek Sayad (1933-1998), sociologue de l’immigration, dans son livre La double absence, Des illusions de l'émigré aux souffrances de limmigré, nous allons voir la manière dont ce concept se présente dans le roman Partir de Tahar Ben Jelloun. Dans ce roman Ben Jelloun critique l’immigration vers l’Europe des jeunes Marocains, y compris les plus diplômés et exprime son engagement face à ce problème social en essayant de rester le plus fidèle à la réalité et en adoptant une posture de témoin objectif.

Depuis une vingtaine d’années nous sommes témoins de la présence constante du corps dans le discours de la plupart des sciences humaines. Au XXe siècle, avec Husserl, la phénoménologie du corps acquiert une place importante dans l’histoire de la philosophie. La problématique du corps se pose également en sémiotique. En effet dans les années quatre-vingt, le corps, qui avait été longtemps exclu de la théorie sémiotique, fait son apparition en sémiotique, avec l’esthésie et l’ancrage de la sémiose dans l’expérience sensible. Eric landowski établit une nette distinction entre le régime de la «jonction», où les actants-sujets agissent les uns sur (ou contre, ou avec) les autres par l’intermédiaire des actants-objets, et le régime de l’ «union» ou l’ «ajustement», où les états d’âme, aussi bien que les états somatiques, ne dépendent plus d’états de jonction avec des objets, mais où les variations concernant ce que [les sujets] éprouvent ‘corps et âme’ résultent, au moins en partie, directement de rapports de coprésence mutuelle, face à face ou corps à corps. Cet article a pour objectif principal de montrer que la base du rituel de la danse sacrée des derviches tourneurs repose, semble-t-il, sur un «faire ensemble» de l’ordre de l’ «union» ou de l’ «ajustement» entre corps-sujets dont le résultat est au moins pour un certain temps la construction d’un actant collectif ou plus précisément d’une entité complexe, générateur de nouvelles valeurs. Mais ce qui compte c’est que cet ajustement esthésique délivrant les corps de leur matérialité, fait passer ces corps en mouvement giratoire aux corps transcendants qui respirent au rythme de «l’âme» du monde.

Dans ses romans, Milan Kundera, l’écrivain tchèque, donne une importance spéciale au corps et à son influence dans la vie humaine. L’attitude des protagonistes à l’égard de leurs corps et de leurs âmes se fait comme si ce sujet constitue un aspect primordial de leur vie. En un mot, ils ne sont pas à l’aise avec leur corporalité, la prenant souvent comme un aspect dérangeant et malvenu de leur existence. Dans cet article nous allons étudier le thème de l’abjection et ses manifestations dans le roman La vie est ailleurs. Selon Kristeva, la philosophe française, le phénomène de «l’abjection» a lieu lorsque l’enfant rejette tout ce qui est autre pour lui-même, créant ainsi les frontières d’un moi faible et fragile. En fait, l’auteur de cet article est d’avis que l’abjection est un point de départ sur lequel se forment la vision des personnages, leurs comportements et leurs relations avec autrui. Cependant, comme nous allons le voir, le phénomène même de l’abjection reste inconscient, ou plus exactement, à la périphérie de la conscience et nous n’en voyons que les manifestations.

Le récit de voyage, fortement marqué par sa référentialité, tend vers un acte factuel. Donnant lieu a priori à une représentation objective de la réalité décrite, le récit de voyage est en théorie, dépourvu de toute marque de subjectivité malgré la présence de l’auteur dans la trame textuelle. Pour ce qui concerne le présent travail, c’est le revers de la question de la subjectivité qui retiendra surtout notre attention. Autrement dit, l’objectivité du récit. Il s’agira donc pour nous de ne pas tenir compte des éléments responsables de l’écart (subjectivité) énonciatif pour en revanche repérer les marqueurs de rapprochement (objectivité) référentiel entre le référent, le locuteur et le lecteur. Nous évoquerons donc en premier lieu les modes subjectifs d’apparition des structures morphosémantiques avec pour objectif de mettre en évidence ceux marqués par l’objectivité du discours viatique. Notre objectif sera d’analyser les stratégies employées par l’auteur en vue de dissimuler la subjectivité de son récit sous une façade objective. Les travaux de Bakhtine (sur la temporalité) et de Gérard Genette (sur la tranxtextualité) nous serons d’une aide précieuse pour le traitement de notre problématique, ainsi que certains développements de la théorie de la référentialité effectués par Philippe Hamon, le concept de «l’énallage personnelle» à l’instar de Catherine Kerbrat-Orrecchioni et celui d’isochronie temporelle mis au point par le même Gérard Genette.

Andrée Chedid (Saab), l’écrivain égypto-libanais francophone compte de nos jours parmi les figures de renom de la littérature internationale. L’écriture chedidienne ouvre sa propre place parmi les littératures francophones et les études postcoloniales par son attention particulière envers les notions de l’identité et l’hybridité. Ce travail essaie de montrer les différentes phases de la recherche identitaire des héros chedidiens et leur passage d’une identité transnationale et humaine à une identité culturelle spécifique; autrement dit nous allons montrer la possibilité de considérer l’œuvre chedidienne comme la recherche identitaire d’une voix de la francophonie dans le cadre des études postcoloniales.

L'œuvre théorique et critique de Mikhaïl Bakhtine introduit une série de concepts fondamentaux dans lanalyse des textes littéraires. Le carnaval est l’un des phénomènes étudiés par Bakhtine. Ce dernier sefforce de souligner la valeur du rire, du comique et celle de la culture populaire dans certains textes littéraires. Le rire constitue selon lui une échappatoire qui permet au peuple de se détacher des contraintes imposées par un régime officiel, afin dexpérimenter la liberté et l'égalité. Cest ainsi quun message sérieux se trouve souvent dissimulé derrière le rire.
Les nouvelles de Rassoul Parvizi de caractère autobiographique et reconnues pour leur aspect humoristique recourent fréquemment aux éléments carnavalesques qui introduisent très souvent un décalage entre les deux sphères qui sy affrontent. Ce travail a pour but d’analyser la présence et la fonction de ces éléments dans les textes de Parvizi et de révéler le rôle qu’ils jouent dans lavancement du récit.